le sommeil du cheval

Publié le par Agnès

Dans toutes les hardes, il y toujours un ou plusieurs membres qui montent la garde pendant que le reste est allongé

 

 

Le manque de sommeil chez le cheval serait le déclencheur d’un certain nombre de problèmes mentaux. Pas un manque de repos ordinaire, que le cheval peut heureusement faire en station debout, mais un manque de sommeil paradoxal, celui au cours duquel se produit le mouvement rapide des yeux (en anglais la phase REM). D’après une étude de Joseph J Bertone et Dan Estep publiée récemment, « il existe un  sous-ensemble de chevaux qui sont incapables de passer plus de 2 à 4 semaines sans sommeil paradoxal avant de montrer des épisodes proches du collapsus ». Mais l’impact potentiel du manque de sommeil est connu depuis le XIXe siècle.

Des recherches expérimentales sur la privation de sommeil chez les animaux ont été faites par la physicienne scientifique russe, Marie de  Manaceine,  qui a observé des chiots privés de sommeil, gardés constamment actifs. Elle a rapporté, en 1894, que l’absence totale de sommeil entraînait  la mort en quelques jours, soulignant que les lésions les plus graves touchaient le cerveau.

Au cours des années qui ont suivi, un certain nombre d’études similaires ont été menées sur des chiens, jusque dans les années soixante, où les médecins examinateurs de l’armée de Franco ont utilisé une exposition au bruit pour priver les chiens de sommeil. Ces chiens (en bonne santé) sont mors en 4 jours !

Maintenant que nous avons établi que la privation de sommeil avait des conséquences négatives, il nous faut voir pourquoi les chevaux pourraient en souffrir. D’après Bertone et Estep : « si la douleur associée à la position allongée ou à la tentative de s’allonger, ou bien une sensation d’insécurité due à la harde ou à l’environnement empêchent ces chevaux de s’allonger,ce qui est essentiel pour un sommeil paradoxal, des épisodes proches du collapsus s’ensuivront ».

La raison pour laquelle ils spécifient « position allongée » est que les chevaux ne peuvent avoir une phase REM de sommeil que s’ils sont allongés.

Soumettez un cheval à l’isolement et cela devient impossible. De plus, comme les chevaux ont l’habitude d’avoir un sommeil paradoxal en milieu de journée plutôt que pendant les heures d’obscurité, un environnement très passant et bruissant d’activités humaines risque d’être trop bruyant pour que les chevaux puissent obtenir leur quota de sommeil idéal. Bien sûr, tous les chevaux ne montreront pas de signes extrêmes de collapsus. Mais il doit y en avoir beaucoup qui, alors qu’ils ne montrent que des signes cliniques subtils, sont plus ou moins fragilisés dans leur capacité à prendre des décisions, à réagir correctement, à apprendre, et à tolérer le stress supplémentaire des voyages pour aller à des shows, des concours, des cours. Monter un cheval fatigué est tout aussi imprudent que de monter dans une voiture conduite par une personne épuisée. Dans les deux cas, les risques d’accident sont accrus. Avec les nouvelles données montrant que, les 20 dernières années, il se produit en Grande-Bretagne de plus en plus d’accidents avec les chevaux de concours et que de plus en plus de chevaux vivent dans des box ; on pourrait se demander s’il n’y aurait pas une relation de cause à effet, même si cela n’explique qu’une petite partie de l’augmentation du taux des accidents.

On oblige une quantité de chevaux à vivre dans un environnement qui ne leur convient pas, et leurs propriétaires dépensent de grosses sommes d’argent, tentant de trouver l’arme magique qui va permettre de corriger les problèmes comportementaux qui s’ensuivent.

Bien qu’il ne soit certainement pas facile d’offrir aux chevaux la vie en harde à l’échelle dont ils ont besoin, il n’est pas trop dur de créer un groupe de taille minimum, quatre chevaux font un bon groupe, capable de fournir les interactions sociales de base. Il peut se scinder en deux paires, ce qui veut dire que les quatre chevaux auront un « pote », une caractéristique important de la société équine.

Alors que faire si on a seulement assez de place pour un cheval ; ne pas avoir de cheval du tout ? Je pense que c’est là où nous nous heurtons à l’obstacle le plus important, car en effet, la réponse doit être oui, ne pas avoir de cheval. Cherchez plutôt une façon de partager l’espace avec quelqu’un d’autre ou de former une petite communauté de cavaliers à un endroit. Mettez vos ressources en commun, et les chevaux  de chacun des propriétaires pourront appartenir à une harde.

Publié dans Sante et soins

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K
ben c'est ce qu'on fait nous !!!
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